Le vent chaud

Téméco
Le vent chaud
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Les églises des rêves
Cent fois plus grandes que le plus grand moi
Leur toucher froid
Et l’air sérieux que je respire
Ne refroidissent pas dans mon cou, mes cloches, mon ventre, mes couloirs
Ce sentiment bien connu que je ressens mille fois plus fort
Maintenant que rien ne le suscite

L’argent de la Lune
Et les pluies attendent une
Âme solitaire
Et des idées d’acier

Mais le soleil jeune brille assez
Pour nourrir tes pensées
De la jeunesse et de l’univers
Qui ne font qu’arriver

Le feu nouveau
Qui nous garde au chaud

Un moment, ça suffit
Le vent passe et abolit
Tout ce qui était solide
Tu ne redeviendras pas celui
Que tu étais jusqu’ici

La rivière patiente
A pourtant des méandres
Le calme est éternel
La crise perpétuelle
Un soir suave, le vase vide
Le regard rigide
Le silence passe
Et ne laisse pas de trace

Le feu nouveau, qui détruit
Mais nous garde tous au chaud

Un moment, ça suffit
Le vent passe et abolit
Tout ce qui était solide
Tu ne redeviendras pas celui
Que tu étais jusqu’ici

Tes yeux chantent
Ce qui te manque
Mais tu ne l’imagines pas
Ce moment-là

Un moment, ça suffit

L’autrice

Illustration : Ivana Kovačić